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Technologies de l’information et de la communication à l’école (tice): le passage en force
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Notre réaction à un article de Bernard Legros, publié le 4 mai sur le site de l’Appel pour une école démocratique (APED)

L’article de Bernard Legros nous semble très intéressant à partager avec vous pour plusieurs raisons. Il nous rappelle qu’il est illusoire de croire qu’un outil est neutre, quel qu’il soit. C’est encore moins le cas avec les TIC. Elles impliquent de profonds changements dans notre rapport à l’espace et au temps ou dans notre rapport à la connaissance; c’est notre vision du monde et nos rapports aux autres qui s’en trouvent bouleversés. On trouve du travail désormais via Internet, les couples se (dé)font sur les réseaux sociaux, il est possible de visiter le Machu Picchu depuis son fauteuil ou de consulter la presse du monde entier… Ce faisant, l’auteur attire également notre attention sur l’idéologie néolibérale qui les sous-tend et sur la marchandisation de l’enseignement.

Sans trop s’attarder sur le coût social et environnemental (catastrophique) des nouvelles technologies, Bernard Legros remet en question non pas tellement leur utilisation, mais bien l’un des postulats au cœur de la pensée moderne et contemporaine: selon lui, l’innovation technologique ne conduit pas nécessairement à une amélioration de la condition humaine. Est-ce vraiment le cas? Les facilités d’aujourd’hui ne sont-elles pas les difficultés de demain, se demande-t-il. Chacun se forgera son opinion quant à la thèse défendue par l’auteur, l’essentiel à nos yeux étant de prendre le temps de se (re)poser la question. En quoi les TIC elles-mêmes, les discours et les mécanismes institutionnels développés autour d’elles ne font-ils pas partie intégrante de la société néolibérale actuelle et avec quelles conséquences pour l’humain?

En ce qui nous concerne, si nous nous distançons de certaines de ses conclusions pour nous inscrire dans la vision défendue par Daniel Pimienta (les TIC sont un outil formidable lorsqu’elles sont mises au service du développement humain), nous estimons que Bernard Legros a le grand mérite de poser des questions de fond qui nous semblent des plus pertinentes pour nous, formateurs en éducation populaire. En intégrant le multimédia dans nos formations, ne sommes-nous pas simplement en train d’insérer les apprenants dans la société actuelle sans plus la remettre en question? Ne sommes-nous pas en train de créer de nouveaux besoins (de consommateur)? En quoi la maîtrise des nouvelles technologies conduit-elle à la construction d’un monde meilleur et pas simplement à la reproduction, voire à la détérioration de notre société? Quelle place pour l’enseignant dans un monde où la connaissance est à portée de clic?

Pour notre part, nous estimons que le nouveau rôle des enseignants n’est pas d’être un animateur numérique. Nous le voyons davantage comme un éducateur au média, à la recherche et à la critique de l’information. Il est celui qui nous permettra d’utiliser à bon escient, de façon responsable et critique cette fantastique mémoire qui est désormais à la disposition du plus grand nombre.

Lien vers l’article.

Bonne lecture!

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